TAVERNY- Cycle de films et une confĂ©rence consacrĂ©s Ă  l'Ăąge d'or de la comĂ©die italiennE - Du 7 mars 2016 au 11 avril 2016. Rubriques Agenda. Petite boutique Contact. Inscription newsletter. Accueil. Culture. Animations - fĂȘtes. CafĂ©s-philo. CinĂ©ma. Concerts. ConfĂ©rences. Expositions. LittĂ©rature. PoĂ©sie . Théùtre. Les lectures de Sophie. Les

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ï»żBrutti, sporchi e cattivi Un film de Ettore Scola Un bidonville de Rome, dans les annĂ©es 60. Giacinto rĂšgne en tyran sur sa famille sa femme, ses dix enfants, les conjoints, les amants et la grand-mĂšre, tous logĂ©s sous le mĂȘme toit, dans un taudis pouilleux. Tous acceptent son autoritĂ© et sa mauvaise humeur, car le patriarche acariĂątre possĂšde un magot d’un million de lires – reçues en dĂ©dommagement aprĂšs avoir perdu un Ɠil – que chacun espĂšre lui voler. Tandis que Giacinto passe ses journĂ©es Ă  se saouler ou Ă  violenter les femmes autour de lui, que la fille tapine dans les rues de Rome, que le fils se travestit en femme, que la grand-mĂšre apprend l’anglais Ă  la tĂ©lĂ©, que la belle-fille trompe son mari avec le frĂšre de ce dernier, que le petit fils chasse les rats morts, on prĂ©pare en cachette l’assassinat de Giacinto
 ComĂ©die dramatique - Italie - 1976 - 115 min - couleurs - - VOSTF - 35 mm - Visa n° 46241 À propos Portrait acide et dĂ©formĂ© du sous-prolĂ©tariat romain des annĂ©es 60, pourri par les rapports d’argent qui rĂ©gissent toute la sociĂ©tĂ© italienne, Affreux, sales et mĂ©chants est un curieux mĂ©lange de naturalisme et d’humour noir. Conçu au dĂ©part pour ĂȘtre un documentaire sur les borgate, ces baraques insalubres de Rome qui abritaient plus de 800 000 habitants dans les annĂ©es 60, le film reprend Ă  son compte, en les rendant burlesques et en les grossissant, des Ă©lĂ©ments dĂ©rivĂ©s du nĂ©o-rĂ©alisme italien de l’aprĂšs-guerre. Scola n’a pas filmĂ© dans les vrais bidonvilles de la capitale italienne, mais il les a reconstituĂ©s Ă  proximitĂ© du dĂŽme de Saint-Pierre, accusant ainsi la collusion du clĂ©ricalisme romain et de la droite politique. Au milieu d’un casting remarquable mĂ©langeant professionnels et amateurs, Nino Manfredi est inoubliable en patriarche despotique. TrĂšs controversĂ© Ă  sa sortie, jugĂ© dĂ©cadent » par une partie des critiques en raison de son caractĂšre politiquement incorrect, Affreux, sales et mĂ©chants est aujourd’hui considĂ©rĂ© comme l’un des grands classiques de la comĂ©die noire Ă  l’italienne. À l’instar de La Grande bouffe de Ferreri, il fait partie de ce que l’Italie a produit de plus critique, de plus dĂ©rangeant et de plus fort. De Paris, je ferais un portrait sans doute olĂ©ographique, beau, plein d’admiration, mais sans haine. Pour Rome, il y a aussi la haine ; je crois qu’il faut aussi ce sentiment pour faire un bon portrait. » Ettore Scola En Blu-ray le 8 octobre 2014 Sortie en salles le 8 juillet 2009 CrĂ©dits RĂ©alisation Ettore SCOLA ScĂ©nario Ettore SCOLA & Ruggero MACCARI, dialogues de Sergio CITTI Avec Nino MANFREDI, Maria Luisa SANTELLA, Francesco ANNIBALLI Musique originale Armando TROVAJOLI Directeur de la photographie Dario DI PALMA Montage Raimondo CROCIANI DĂ©cors Luciano RICCERI, Franco VELCHI Costumes Danta ORTONA Producteur Carlo PONTI Production Compagnia Cinematografica Champion
Titrefrançais : Nous nous sommes tant aimés. Titre original (italien) : C'eravamo tanto amati. Réalisation : Ettore Scola. Scénario : Age-Scarpelli et Ettore Scola. Production : Pio Angeletti et Adriano De Micheli. Sociétés de production : Dean Cinematografica Delta, Dean Film, Delta Film, La Deantir. Musique : Armando Trovajoli.
EcranLargeFilms Comédie dramatiqueAffreux, sales et méchantsBandes-annonces et vidéosTeaser Carlotta - PremiÚres sorties 2011 Trailers News et dossiers Photos Casting Teaser Carlotta - PremiÚres sorties 2011 Teaser Carlotta - PremiÚres sorties 2011 Avec Nino Manfredi , Maria Luisa Santella , Linda Moretti , Franco Merli , Maria Bosco , Giselda Castrini , Alfredo D'Ippolito , Giancarlo Fanelli , Marina Fasoli , Marco Marsili , Ettore Garofolo , Beryl Cunningham , Silvia Ferluga , Assunta Stacconi , Omero Capanna Réalisé par Ettore Scola Comédie dramatique
tĂ©lĂ©chargerle dossier complet Un film sĂ©duisant, nostalgique, esthĂ©tiquement rĂ©ussi. Synopsis Dans une salle de bal redĂ©file l’histoire de la France, des annĂ©es 20 aux annĂ©es 80, au grĂ© des musiques qui ont rythmĂ© ces dĂ©cennies. Le Front Populaire, la Seconde Guerre mondiale, la LibĂ©ration et Mai 68 sont ainsi Ă©voquĂ©s sur fond de jazz, de rock’n’roll et de musique disco
Texte intĂ©gral 1 Extrait p. 108 du livre tirĂ© en 1897 de la meilleure des deux seules rĂ©ponses au concours lancĂ© p ... [Il faut] lire les anciens procĂšs et particuliĂšrement les procĂšs criminels [
] comme les rĂ©ceptacles exceptionnels des hontes sociales [
] et non comme l’expression et les tĂ©moins de l’immoralitĂ© gĂ©nĂ©rale. Conclure d’une telle exception Ă  une rĂšgle universelle serait s’arrĂȘter Ă  une injuste et fausse apprĂ©ciation. »AmĂ©dĂ©e Combier, Les Justices seigneuriales
 18971. 2 On pourrait d’ailleurs opposer Ă  la Saint-BarthĂ©lemy divers Ă©vĂšnements contemporains, comme le mass ... 1Les hommes des siĂšcles passĂ©s Ă©taient-ils plus violents que nous ? La cause est entendue, et la scĂšne peut s’ouvrir sur un massacre les exemples abondent. Choisira-t-on le dĂ©chaĂźnement de violence de la Saint-BarthĂ©lemy2, l’atroce exĂ©cution de Ravaillac ou plus tard celle de Damiens, l’ñcre odeur des bĂ»chers de sorcellerie ? 3 Titre repris pour la deuxiĂšme partie du prĂ©sent livre Brutti, sporchi e cattivi titre original ... 2Il n’est pas besoin d’en discuter les xvie et xviie siĂšcles, en ce sens encore les hĂ©ritiers de la supposĂ©e noirceur mĂ©diĂ©vale, furent des siĂšcles de fer au cours desquels des hommes encore violents, sales et mĂ©chants »3 purent se livrer Ă  des comportements sauvages avant, lentement, d’apprendre Ă  se tenir, Ă  se contenir, Ă  rĂ©primer leur instincts et leurs pulsions, Ă  se civiliser – car il faut dire le mot – et que puisse Ă©clore l’aimable xviiie siĂšcle, aux mƓurs enfin dignes, sinon apaisĂ©es. 3ClichĂ© dira-t-on, et avec raison ! Mais clichĂ© encore largement prĂ©sent, dans le grand public et aussi, sous une forme heureusement plus rĂ©flĂ©chie et nuancĂ©e, parmi les historiens. Pour ceux-ci, l’étude des sources judiciaires a semblĂ© conforter cette vision, ancrĂ©e dans une implicite perspective traditionnelle Ă©volutionniste. 4 Chaunu, Pierre, avant-propos Ă  l’article de Boutelet, Bernadette, Étude par sondage de la crimina ... 5 Elias, Norbert, La Civilisation des mƓurs, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1973, 342 p. 6 Weber, Max, Le Savant et le Politique 1919, prĂ©face de R. Aron et traduction par J. Freund, Paris ... 4Alors que l’étude de la justice mĂ©diĂ©vale souffre, globalement, du manque de sources de la pratique, celles-ci se multiplient avec l’ùre moderne, permettant d’apprĂ©hender, notamment sur des bases statistiques, la rĂ©alitĂ© de l’action de la justice institutionnelle. Or, les historiens qui se sont lancĂ©s dans l’étude des sĂ©ries B et qui ont comptĂ© les actes – car comment en venir Ă  bout autrement ? – ont presque tous constatĂ© une transformation majeure au cours de la pĂ©riode. Pour le xvie siĂšcle, et quelles qu’aient Ă©tĂ© leurs sources, ils ont tous Ă©tĂ© frappĂ©s par l’omniprĂ©sence des procĂ©dures judiciaires pour faits de violence, qui devait rĂ©vĂ©ler un monde sans pitiĂ© oĂč l’agression tenait lieu bien souvent d’état normal des relations interindividuelles. Le tableau bien diffĂ©rent dressĂ© pour le xviiie siĂšcle, dans lequel les procĂ©dures pour violences semblent remplacĂ©es par la criminalitĂ© de type Ă©conomique, implique alors, par comparaison, l’existence d’une Ă©volution. C’est le fameux passage de la violence au vol », formulĂ© par Pierre Chaunu4. Si cette thĂ©orie, plus descriptive qu’explicative, a eu du succĂšs, c’est aussi parce qu’elle apparaissait cohĂ©rente avec d’autres celle de Norbert Elias sur la civilisation des mƓurs »5, celle de Max Weber sur le monopole Ă©tatique de la violence »6 et celle de Chaunu lui-mĂȘme sur l’Église tridentine. 5Ces idĂ©es ont depuis longtemps Ă©tĂ© discutĂ©es et parfois mises Ă  mal. On a soulignĂ© les faiblesses mĂ©thodologiques et thĂ©oriques sur lesquelles reposait cette vision linĂ©aire et un rien simpliste de la justice d’Ancien RĂ©gime. On a montrĂ© les piĂšges de sources judiciaires que l’on ne peut ni additionner comme des actes de registres paroissiaux, ni lire comme des procĂšs-verbaux de gendarmerie actuels. 6C’est Ă  ce travail critique que les Ă©tudes rassemblĂ©es par Antoine Follain entendent contribuer. Aux interrogations sur les mĂ©thodes – Compter ou ne pas compter ? Compter comment et quoi ? – succĂšdent des exemples d’utilisation de sources – lettres de rĂ©mission, archives des tribunaux ordinaires, seigneuriaux, princiers ou royaux mais aussi sources imprimĂ©es, traitĂ©s judiciaires et iconographie – prises dans divers espaces gĂ©ographiques europĂ©ens. Enfin une Ă©tude de cas – le procĂšs Petermann – permet d’approfondir les analyses. L’originalitĂ© provient notamment de l’importance des travaux, rĂ©alisĂ©s par Antoine Follain et ses Ă©tudiants de l’UniversitĂ© de Strasbourg constituĂ©s en Ă©quipe de recherche pour trouver des sources, en Ă©diter une partie et les analyser. Ces travaux portent sur le dĂ©but de l’époque moderne xvie siĂšcle et dĂ©but du suivant. Cette premiĂšre modernitĂ© » a longtemps Ă©tĂ© le parent pauvre des Ă©tudes sur la justice d’Ancien RĂ©gime, notamment parce que ces sources sont plus difficiles d’accĂšs palĂ©ographie complexe, droit encore mal fixĂ©, sĂ©ries souvent lacunaires, entraĂźnant ainsi, Ă  la fois, une surreprĂ©sentation pratique et symbolique du xviiie siĂšcle et, en consĂ©quence, une mĂ©connaissance prĂ©judiciable des pĂ©riodes prĂ©cĂ©dentes, alors que le schĂ©ma de l’évolution des mƓurs prĂ©suppose de connaĂźtre le point de dĂ©part autant que celui d’arrivĂ©e. 7Partant de la nĂ©cessaire critique historiographique des postulats sur lesquels reposent notre connaissance de la justice d’Ancien RĂ©gime, les Ă©tudes rĂ©unies s’attellent ensuite Ă  montrer l’extrĂȘme variĂ©tĂ© des situations de violence contenues dans les archives qui, patiemment dĂ©couvertes et correctement interrogĂ©es, ne correspondent guĂšre Ă  l’image rĂ©pandue d’un passĂ© violent et sauvage. Elles contribuent ainsi Ă  chasser les clichĂ©s Ă  la peau dure, et Ă  les remplacer par une meilleure comprĂ©hension de l’activitĂ© judiciaire et, par-lĂ , des sociĂ©tĂ©s humaines. 8Les hommes du passĂ© n’étaient certes pas les habitants de l’üle d’Utopie de Thomas More, mais loin d’ĂȘtre les sauvages mal dĂ©grossis que l’on dĂ©crit parfois, ils apparaissent comme nos proches parents, soucieux, dans un contexte culturel diffĂ©rent, de vivre avec des besoins, des pulsions, des dĂ©sirs, des pensĂ©es et des volontĂ©s contradictoires. Historiographie 9Depuis cinquante ans, les historiens qui se sont interrogĂ©s sur la violence ont postulĂ© une comparaison. Personne ne doute qu’il y ait eu des actes de violence commis entre le xvie et le xviiie siĂšcle. L’interrogation majeure a donc Ă©tĂ© y en avait-il plus, autant ou moins qu’à d’autres Ă©poques ? 7 Billacois, François, Pour une enquĂȘte sur la criminalitĂ© dans la France d’Ancien RĂ©gime », Annale ... 8 Voir, pour un remarquable exemple de cette mĂ©thode exigeante, l’analyse du procĂšs Petermann dans le ... 9 Dickinson, John A., L’activitĂ© judiciaire d’aprĂšs la procĂ©dure civile. Le bailliage de Falaise, 1 ... 10Il faut voir lĂ  les consĂ©quences de plusieurs phĂ©nomĂšnes l’obsession Ă©pistĂ©mologique historienne pour le changement et l’évolution, une vision positiviste implicite supposant les sociĂ©tĂ©s du passĂ© forcĂ©ment plus sauvages que la nĂŽtre et l’application aux sources judiciaires des mĂ©thodes quantitatives. AprĂšs avoir appliquĂ© avec succĂšs ces derniĂšres Ă  l’histoire dĂ©mographique et Ă©conomique, des historiens se sont tournĂ©s, Ă  partir des annĂ©es 1960, vers les archives judiciaires dont les masses considĂ©rables sommeillaient, sans ĂȘtre trop dĂ©rangĂ©es, dans les fonds dĂ©partementaux. Pierre Chaunu, dĂšs 1962, dans son cĂ©lĂšbre article oĂč il formule la thĂ©orie de la violence au vol », dĂ©jĂ  citĂ©, puis François Billacois7, dans un article de 1967, appelaient tous deux Ă  une enquĂȘte, menĂ©e selon les mĂ©thodes sĂ©rielles, sur la criminalitĂ© d’Ancien RĂ©gime. Ces mĂ©thodes quantitatives, qui s’appuieront sur des moyens mĂ©canographiques puis informatiques, semblaient les plus Ă  mĂȘme de traiter des sources plĂ©thoriques mais souvent complexes Ă  apprĂ©hender. Si, pour Ă©tudier un procĂšs prĂ©cis, il est indispensable de connaĂźtre l’état du droit ou les contextes politiques, sociaux, Ă©conomiques ou culturels dans lesquels il se dĂ©ploie8, cela n’est pas nĂ©cessaire dans une perspective quantitative oĂč l’affaire individuelle n’a guĂšre de valeur, au profit du nombre. On peut, en fait, nettement dire que l’on a essayĂ© d’étendre aux sources judiciaires le traitement qui avait donnĂ© de si bons rĂ©sultats en histoire dĂ©mographique ou Ă©conomique. John A. Dickinson, le disait avec optimisme en 1976 les mĂ©thodes quantitatives permettent un Ă©largissement considĂ©rable du savoir historique » grĂące Ă  une rigueur et une efficacitĂ© supĂ©rieures aux procĂ©dĂ©s traditionnels »9. Les appels de François Billacois et Pierre Chaunu furent entendus et thĂšses, mĂ©moires, articles se multipliĂšrent, dans lesquels on compta plaintes, sentences ou exĂ©cutions, selon des procĂ©dĂ©s divers monographie locale, Ă©tude par type de dĂ©lit, sondage chronologique, etc. qui tous, plus ou moins, aboutirent Ă  la confirmation de la thĂ©orie du passage de la violence au vol ». 10 Garnot, BenoĂźt, Une illusion historiographique justice et criminalitĂ© au xviiie siĂšcle », Revue ... 11 Voir dans le prĂ©sent livre Farcy, Jean-Claude, Statistique et histoire de la criminalitĂ© l’ex ... 11Puis, dans les annĂ©es 1980 et suivantes, des doutes s’installĂšrent, principalement mĂ©thodologiques. En langue française, l’article de BenoĂźt Garnot, dĂ©nonçant en 1989 une illusion historiographique »10 fit son effet. L’auteur, s’appuyant sur une connaissance fine du droit et de la rĂ©alitĂ© des archives, notamment de premiĂšre instance, montrait bien que seule une partie des actes dĂ©linquants Ă©tait portĂ©e en justice et que, parmi ceux-ci, seule une minoritĂ© aboutissait Ă  une sentence dĂ©finitive auprĂšs d’un de ces tribunaux d’appel bailliages, parlements qui avaient Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©s dans les Ă©tudes quantitatives. Il s’agissait de bien faire comprendre que les seules choses que l’on pouvait mesurer en comptant les procĂšs, c’était l’activitĂ© des tribunaux elle-mĂȘme dĂ©pendante de nombreux facteurs Ă©tat du droit, politique pĂ©nale, dynamique propre de la juridiction et de ses relations avec les justiciables, conjoncture globale et pas du tout la rĂ©alitĂ© des comportements. En consĂ©quence, les conclusions des Ă©tudes quantitatives Ă©taient pour le moins sujettes Ă  caution compter les actes judiciaires n’équivalait en rien Ă  Ă©valuer la rĂ©alitĂ© de l’évolution des actes violents. Poursuivant sa rĂ©flexion, Garnot en arrivera Ă  l’idĂ©e qu’il est urgent de ne plus compter » simplement parce que l’on ne sait jamais vraiment ce que l’on compte. Retraçant, dans le prĂ©sent volume, l’état de l’historiographie pour la pĂ©riode contemporaine, Jean-Claude Farcy rappelle que, dans la mĂȘme lignĂ©e, un historien aussi important que FrĂ©dĂ©ric Chauvaud rĂ©cuse avec force toute tentative de mesurer la violence »11. 12FrĂ©dĂ©ric Chauvaud et BenoĂźt Garnot proposent donc ce que l’on pourrait appeler une histoire comprĂ©hensive de la criminalitĂ©, visant Ă  redonner chair aux victimes, aux dĂ©linquants, Ă  leurs concitoyens et Ă  leurs juges, les individus, dans leurs spĂ©cificitĂ©, leurs singularitĂ©s et leur dignitĂ©, ne pouvant ĂȘtre rĂ©duits Ă  des dixiĂšmes de pourcentage. 12 Eisner, Manuel, Long-term historical trends in violent crime », Crime and Justice. A Review of re ... 13 Muchembled, Robert, Une histoire de la violence, Paris, Seuil, 2008, 498 p., spĂ©cialement le chapit ... 14 Robert Muchembled op. cit., p. 33-34 n’hĂ©site pas Ă  estimer que le taux d’homicide a Ă©tĂ© divisĂ© p ... 15 Puisque l’on peut en conclure que les donnĂ©es des siĂšcles mĂ©diĂ©vaux sont des minima, dĂ©jĂ  trĂšs supĂ© ... 13Ces critiques ont Ă©tĂ© reçues de façons fort diverses. Certains historiens, les ont finalement balayĂ©es, aprĂšs des dĂ©clarations liminaires de prĂ©cautions mĂ©thodologiques. Estimant que les diffĂ©rents biais mĂ©thodologiques enregistrement inĂ©gal dans le temps et dans l’espace, variabilitĂ© du droit appliquĂ© se compensaient, ou n’entraĂźnaient pas des distorsions susceptibles de fausser les Ă©volutions discernables, Manuel Eisner12 dans la lignĂ©e de T. R. Gurr, ou, en langue française, Robert Muchembled13, recourent massivement Ă  la quantification, s’appuyant particuliĂšrement sur le calcul de taux d’homicide pour proposer des synthĂšses montrant l’évolution de la violence sur le long-terme et dans l’ensemble de l’espace europĂ©en. Tous relĂšvent une diminution spectaculaire, mais gĂ©ographiquement hĂ©tĂ©rogĂšne, de l’homicide et donc, de leur point de vue, de la violence entre le Moyen Ăąge et l’époque actuelle14. La gĂ©nĂ©ralitĂ© de cette constatation, faite Ă  partir d’un grand nombre d’études, gĂ©ographiquement et chronologiquement variĂ©es, mais aussi le constat que les biais mĂ©thodologiques, portant essentiellement sur le sous-enregistrement des crimes commis aux pĂ©riodes les plus reculĂ©es, n’ont pas d’importance sur la tendance globale15 sont deux Ă©lĂ©ments majeurs qui lĂ©gitiment, aux yeux de leurs auteurs, leurs travaux et leur permettent de passer outre les critiques qu’ils ont soulevĂ©, en France particuliĂšrement. 16 Voir au contraire le protocole de recherche utilisĂ© par Antoine Follain pour son sĂ©minaire Brutes ... 17 Sur ce sujet voir Revel, Jacques, L’histoire au ras du sol », prĂ©face Ă  l’ouvrage de Levi, Giovan ... 18 Bel exemple Ă©galement dans Garnot, BenoĂźt, Intime Conviction et erreur judiciaire ? Un magistrat as ... 14D’autres historiens se sont, au contraire, conformĂ©s au mot d’ordre de BenoĂźt Garnot et ont renoncĂ© aux approches quantitatives. FascinĂ©s souvent par les rĂ©cits de vie poignants rĂ©vĂ©lĂ©s par les archives judiciaires, ils ont multipliĂ© les Ă©tudes de cas, examinant des procĂšs individuels, cĂ©lĂšbres ou non. La remarquable analyse menĂ©e par Antoine Follain et ses Ă©tudiants d’une affaire criminelle se dĂ©roulant dans la montagne vosgienne au dĂ©but du xviie siĂšcle, le procĂšs Petermann », en est un bon exemple. Cette approche peut donner, comme dans ce cas, de remarquables rĂ©sultats, mais elle pose Ă©galement des questions Ă©pistĂ©mologiques. L’un des problĂšmes majeurs, soulignĂ© par Jean-Claude Farcy est celui de la reprĂ©sentativitĂ© de l’affaire explorĂ©e » bien souvent, l’affaire Ă©tudiĂ©e est un procĂšs cĂ©lĂšbre, ou particuliĂšrement frappant, par la personnalitĂ© de la victime ou du criminel ou par les circonstances du crime. L’aspect exceptionnel du crime est alors considĂ©rĂ© comme rĂ©vĂ©lateur parce que c’est dans les marges [
] que l’on perçoit le mieux les Ă©lĂ©ments anthropologiques fondamentaux d’une sociĂ©tĂ© »16. On retrouve lĂ  les postulats de l’école de la microstoria et la thĂ©orie de l’exceptionnel normal »17. MĂȘme lorsque l’étude s’attache moins Ă  ces aspects anthropologiques et se tourne vers une vision plus sociologique, dans laquelle le cas examinĂ© sert Ă  retracer une sociĂ©tĂ© donnĂ©e par la connaissance prĂ©cise de contextes et des enjeux locaux, comme le fait Antoine Follain dans l’affaire Petermann18, le problĂšme de la reprĂ©sentativitĂ© demeure. L’historien a besoin de sources suffisamment prolixes et toutes les affaires n’en disposent pas. On peut mĂȘme dire que la plupart des actes de violence ne donnent pas lieu Ă  un dossier judiciaire Ă©pais soit qu’ils ne soient pas portĂ©s Ă  la connaissance du juge, soit que les procĂšs se sont arrĂȘtĂ©s Ă  un stade prĂ©coce de la procĂ©dure, soit que les faits ne nĂ©cessitaient pas un traitement long et dĂ©taillĂ©, soit que les archives aient disparu. À Ă©numĂ©rer ainsi les cas qui aboutissent Ă  des absences ou lacunes, on voit bien que le beau procĂšs », celui qui permet une Ă©tude de cas dĂ©taillĂ©e, est une exception qui ne tĂ©moigne, peut-ĂȘtre, que de lui-mĂȘme. 19 Dans ce livre Roussel, Diane, Force meurtres et assassinats » ? Mesures et formes de la viole ... 15Reste, pour beaucoup d’historiens, Ă  naviguer Ă  vue », entre ces deux Ă©cueils compter au risque d’additionner n’importe quoi et n’importe comment ou ne pas compter et risquer de se perdre dans des cas particuliers. Compter de façon raisonnable, en s’interrogeant sur ce que l’on compte et pourquoi on le fait, c’est le parti-pris de la plupart des Ă©tudes de ce recueil. Diane Roussel l’exprime clairement refusant d’opposer l’objectivitĂ© des faits Ă  leur reprĂ©sentation nĂ©cessairement biaisĂ©e », elle dĂ©crit sa dĂ©marche comme un entre-deux critique qui vise Ă  comprendre Ă  quelles conditions les traces laissĂ©es dans les archives sont un moyen d’accĂšs aux phĂ©nomĂšnes passĂ©s »19. Sources et mĂ©thodes 16Cela passe d’abord par une analyse serrĂ©e des sources. L’un des problĂšmes majeurs posĂ© par les grandes Ă©tudes statistiques est qu’elles reposent frĂ©quemment sur la compilation de donnĂ©es Ă©parpillĂ©es, souvent hĂ©tĂ©rogĂšnes qui sont ensuite agrĂ©gĂ©es pour fabriquer un indicateur, gĂ©nĂ©ralement le taux d’homicide. De ce point de vue, l’article de Jean-Claude Farcy, dans le prĂ©sent volume, fournit, en contrepoint, un Ă©clairage pertinent. 20 Les jurisconsultes de l’époque moderne disent les deux aussi graves. Voir un exemple d’apprĂ©ciation ... 17Les historiens de l’époque contemporaine disposent en effet d’une source, le Compte gĂ©nĂ©ral », qui compile l’activitĂ© des diffĂ©rents tribunaux et a toutes les apparences de la soliditĂ© et de la cohĂ©rence. Tout en montrant que les Ă©volutions qui apparaissent infirment les thĂ©ories de la dĂ©croissance du crime » et du passage de la violence au vol », Jean-Claude Farcy souligne les limites de cette source, tributaire de choix aussi nombreux qu’arbitraires et changeants. Ainsi, montre-t-il de façon frappante que les tentatives d’homicide ont parfois Ă©tĂ© comptabilisĂ©es avec les homicides rĂ©els, ce qui pour le moins, rend difficiles les comparaisons20. 21 Leromain, Emilie, Les â€œĂ©tats des crimes dignes de mort ou de peines afflictives” une source sur ... 22 Je ne me lancerai pas ici dans une discussion sur les difficultĂ©s mĂ©thodologiques de la dĂ©mographie ... 23 Sur ces questions mĂ©thodologiques, voir le dĂ©bat entre Monkonnen, Éric, New Standards for Histori ... 18Le Compte gĂ©nĂ©ral n’existe pas pour l’Ancien RĂ©gime. Non d’ailleurs que l’idĂ©e n’ait pas germĂ© dans l’esprit de certains hommes de la monarchie absolue, au premier rang desquels figure le chancelier d’Aguesseau, mais la centralisation effective des rĂ©sultats chiffrĂ©s de l’activitĂ© de l’ensemble des juridictions Ă©tait probablement trop difficile Ă  rĂ©aliser pour l’époque. Dans un bel article de ce volume, Emilie Leromain montre bien, Ă  la fois, les limites et l’intĂ©rĂȘt de la compilation des Etats des crimes » rĂ©clamĂ©s par la Chancellerie au xviiie siĂšcle, et qui semble constituer une belle sĂ©rie. En attendant les rĂ©sultats que pourra peut-ĂȘtre apporter cette nouvelle » source21, il faut ĂȘtre conscient que les tentatives de dresser des taux d’homicide rĂ©gionaux, voire nationaux, pour permettre des comparaisons europĂ©ennes posent problĂšme. Peu de zones gĂ©ographiques ou administratives disposent, sur une longue pĂ©riode, de sources correctement enregistrĂ©es et conservĂ©es, rendant compte de l’application d’un droit suffisamment homogĂšne. En d’autres termes, il est difficile de comparer les nombres d’homicides obtenus en comptant, par exemple, des lettres de rĂ©mission du parlement de Paris au xvie siĂšcle et des jugements rendus par une cour locale dans une ville anglaise au xixe siĂšcle. L’homicide n’est pas l’équivalent de la mort, phĂ©nomĂšne naturel que les dĂ©mographes peuvent comptabiliser de façon Ă  peu prĂšs fiable22, c’est une construction sociale qui relĂšve d’un contexte chronologique, social, juridique singulier. Pourtant, les synthĂšses gĂ©nĂ©rales reposent pour la plupart sur des Ă©tudes locales qui sont ensuite compilĂ©es et extrapolĂ©es. Mais, pour reprendre un exemple dĂ©veloppĂ© par Bruno Aubusson de Cavarlay, supposer que 3 meurtres en 23 ans dans une ville de 6 000 habitants Ă©quivalent Ă  3 meurtres par an dans une ville de 138 000 pose des problĂšmes mĂ©thodologiques du point de vue de la science statistique et Ă©pistĂ©mologiques du point de vue du sens historique pour le moins ardus23. Ce spĂ©cialiste de la statistique criminelle a ainsi soulignĂ© la difficultĂ© Ă  utiliser la mĂ©thode du taux d’homicide y compris pour mesurer la criminalitĂ© actuelle dont la fiabilitĂ© dĂ©pend beaucoup de l’échantillon car plus l’échantillon est restreint, plus les variations annuelles sont amples et qui est tributaire de critĂšres que les historiens, dans la plupart des cas, ne peuvent maĂźtriser par exemple effectifs et structures de la population de rĂ©fĂ©rence. 24 Lignereux, AurĂ©lien, La France rĂ©bellionnaire. Les rĂ©sistances contre la gendarmerie. 1800-1859, Re ... 25 Mauclair, Fabrice, Mesurer la violence interpersonnelle dans la France moderne xve-xviiie siĂšcle ... 26 Larguier, Gilbert, Violence meurtriĂšre et turbulence juvĂ©nile dans le Midi de la France faut-il ... 19Plus sagement, les auteurs des Ă©tudes du recueil se concentrent sur des sources uniques, prises prioritairement dans les tribunaux de premiĂšre instance. Se mĂ©fiant des grands indicateurs, Jean-Claude Farcy estime ainsi qu’il faut remonter aux dossiers de procĂ©dure plutĂŽt qu’aux collections de jugements, car ils fournissent davantage de renseignements sur les individus et les circonstances. L’historien peut alors construire son propre corpus, thĂ©matique, chronologique, gĂ©ographique, puis utiliser les mĂ©thodes quantitatives pour interroger ces documents et croiser les donnĂ©es avec celles tirĂ©es de la connaissance du contexte local ou national. Ce discours de la mĂ©thode, que l’on retrouve dans des thĂšses rĂ©centes dont Jean-Claude Farcy souligne la qualitĂ©24, est Ă©galement appliquĂ© dans les articles de Diane Roussel, Fabrice Mauclair25 et Gilbert Larguier26 dans le prĂ©sent volume. En se focalisant sur un thĂšme la violence ordinaire Ă  Paris au xve siĂšcle, la violence des jeunes sous l’Ancien RĂ©gime ou une source les archives des tribunaux seigneuriaux ces auteurs participent ainsi Ă  la construction de ce que, en reprenant Jean-Claude Farcy, on peut appeler une histoire sociale de la violence dans laquelle la statistique reprend toute sa place et permet une mise en perspective, sans que soit nĂ©gligĂ©e pour autant la contextualisation, l’usage d’autres sources et l’épaisseur humaine » des destins et des sociĂ©tĂ©s ainsi retracĂ©s. 27 Delsalle, Paul, Il n’avoit point l’intention de l’occire les femmes et la violence Ă  travers le ... 28 Follain, Antoine, et GĂ©rardin, Emmanuel, Fiction et rĂ©alitĂ©s dans les lettres de rĂ©mission du duc ... 29 La sĂ©rie centralisĂ©e s’arrĂȘte en 1568 pour le royaume de France mais se poursuit plus longtemps par ... 20Parmi les sources disponibles, les lettres de rĂ©mission ou leurs variantes sont au centre d’un dĂ©bat historiographique depuis les travaux pionniers de Robert Muchembled, Nathalie Zemon ou Claude Gauvard. Dans le prĂ©sent recueil, plusieurs articles, de Diane Roussel, Paul Delsalle27 ou de Antoine Follain et Emmanuel GĂ©rardin28 les utilisent et/ou rĂ©flĂ©chissent Ă  leur usage. Ce succĂšs, mais aussi les discussions qu’il a suscitĂ©es, s’explique par les caractĂ©ristiques particuliĂšres de ces documents. Rappelons d’abord qu’il s’agit des lettres par lesquelles une autoritĂ© royale ou princiĂšre accorde la rĂ©mission le pardon d’un crime, souvent mais pas toujours un homicide. Ces documents semblent ĂȘtre idĂ©aux pour les historiens. Ils contiennent toujours un rĂ©cit circonstanciĂ© des faits ayant conduit au crime, rĂ©cit vivant, riche d’élĂ©ments de vie quotidienne et souvent fascinant par l’effet de rĂ©el qu’il crĂ©e. En complĂ©ment de ces aspects qualitatifs, les lettres abondent par milliers, fournissant ainsi, pour les pĂ©riodes oĂč elles existent29, des sĂ©ries quantitativement intĂ©ressantes, permettant d’élaborer des statistiques. Elles possĂšdent donc en quelque sorte les avantages quantitatifs des jugements d’appel – permettre une mise en sĂ©rie – et ceux, qualitatifs, des sources primaires. 30 D’oĂč les discussions pour connaĂźtre la rĂ©alitĂ© des moyens de vĂ©rification ou de contrĂŽle, par le pa ... 31 Mais ces instances de contrĂŽle attendaient-elles la vĂ©ritĂ© ou une vraisemblance qui justifie l’octr ... 32 L’espoir d’obtenir, par le croisement des sources, un Ă©tat complet des homicides dans l’Etat lorrai ... 21Pourtant, la source est discutĂ©e. Le dĂ©bat s’est souvent focalisĂ© sur la question de la rĂ©alitĂ© des faits relatĂ©s, entre les historiens qui voyaient, tel Natalie Zemon, les lettres de rĂ©mission comme des rĂ©cits, dont le but premier n’est pas de dire la vĂ©ritĂ© » mais de tenir un discours attendu, c’est-Ă -dire celui qui justifiera la rĂ©mission30 et ceux qui estiment que ce rĂ©cit ne pouvait guĂšre s’éloigner de la rĂ©alitĂ©, ne serait-ce que parce qu’il existait des garde-fous, des procĂ©dures de contrĂŽle nĂ©cessaire dĂ©dommagement de la partie civile, vĂ©rification par la cour ordinaire compĂ©tente qui laissaient planer le risque d’un rejet de la lettre31. Dans le mĂȘme temps, l’aspect quantitatif n’est pas non plus sans poser des questions. Le caractĂšre massif de la source prise dans son ensemble ne peut faire oublier que les sĂ©ries sont souvent lacunaires, que le droit appliquĂ© a Ă©voluĂ© type de crime rĂ©missible et que, de toute façon, Ă  un moment donnĂ© les crimes remis par lettres ne sont qu’une partie, probablement minoritaire, de l’ensemble de la criminalitĂ©, mĂȘme rĂ©duite aux homicides32. 33 Nassiet, Michel, La Violence, une histoire sociale, France xvie-xviiie siĂšcle, Seyssel, Champ-Val ... 22C’est, en fait, s’interroger une nouvelle fois sur la reprĂ©sentativitĂ© d’une source pour connaĂźtre la violence en gĂ©nĂ©ral pour certains historiens, les actes pour lesquels rĂ©mission a Ă©tĂ© obtenue ne sont finalement que des actes ordinaires » qui ont mal tournĂ©, ils sont donc de mĂȘme nature que la liste beaucoup plus longue des violences non-homicidaires et surtout ils Ă©voluent de maniĂšre similaire. Si beaucoup de crimes remis ont lieu Ă  une Ă©poque, dans un lieu ou dans une circonstance donnĂ©e, c’est que cette Ă©poque, ce lieu, cette circonstance sont fortement criminogĂšnes. D’autres historiens, qui reconnaissent le problĂšme quantitatif, le contournent en Ă©voquant une forme de reprĂ©sentativitĂ© dans les discours. Dans le recueil, c’est le postulat choisi par Paul Delsalle qui ignore toute quantification. Pour Michel Nassiet, dans un livre rĂ©cent33, les lettres de rĂ©mission ne permettent pas une quantification solide de la violence rĂ©elle, mais lĂ  n’est pas l’essentiel. Ainsi, pour lui, la raretĂ© des rĂ©missions pour crime passionnel n’empĂȘche pas d’y voir la trace d’une injonction puissante faite aux hommes et par ricochet aux femmes de l’Ancien RĂ©gime. En effet, le pardon d’un tel crime produit un discours par lequel le pouvoir royal lĂ©gitime, voire approuve, le recours Ă  la violence pour dĂ©fendre l’honneur conjugal. Il me semble nĂ©anmoins qu’on ne peut pas aussi simplement laisser de cĂŽtĂ© le problĂšme de la reprĂ©sentativitĂ© quantitative. D’abord, la corrĂ©lation entre l’homicide pardonnĂ© et les comportements rĂ©els doit ĂȘtre mieux prouvĂ©e. Que beaucoup de crimes remis aient Ă©tĂ© commis dans des tavernes, par exemple, n’empĂȘche pas que l’immense majoritĂ© des clients de cabaret ne tuent personne, mĂȘme lorsque, Ă©ventuellement, ils se disputent. Peut-on en dĂ©duire que les tavernes sont des lieux de violence ? Quant Ă  l’idĂ©e d’une sorte de reprĂ©sentativitĂ© qualitative, illustrĂ© par l’exemple des crimes passionnels remis Ă©tudiĂ©s par Michel Nassiet, il faudrait, pour suivre l’auteur, ĂȘtre certain d’abord que le pardon est effectivement accordĂ© Ă  la plupart des crimes de ce type ce qui permettrait de conclure sur l’attitude des autoritĂ©s mais est impossible Ă  faire et ensuite que les maris trompĂ©s obĂ©issent Ă  la supposĂ©e injonction qui leur est faite de dĂ©fendre leur honneur Ă  tout prix et ont effectivement tous recours aux armes. Les maris complaisants, ou qui rĂšglent leurs diffĂ©rends matrimoniaux par d’autres voies, laissent peu de traces. Au vrai, le raisonnement circulaire n’est pas loin peut-on vraiment considĂ©rer que la raretĂ© d’un fait prouve son importance auquel cas, que prouverait l’inverse le fait que beaucoup de crimes soient pardonnĂ©s ? autrement que parce qu’on a dĂ©cidĂ© a priori qu’il l’était ? 23Enfin, Antoine Follain et Carole-Anne Papillard, dans l’article qu’ils consacrent au livre du juriste Josse de DamhoudĂšre, montrent que l’apprĂ©hension de la violence peut se faire par d’autres voies qu’en comptant les meurtres dans les archives. L’ouvrage de cet important jurisconsulte flamand du xvie siĂšcle est en effet illustrĂ© de nombreuses planches dont certaines dĂ©crivent des faits de violence, caractĂ©ristique Ă©ditoriale qui semble unique. En gĂ©nĂ©ral, disent les auteurs, les ouvrages de droit sont peu illustrĂ©s ou par des reprĂ©sentations stĂ©rĂ©otypĂ©es, faisant la part belle Ă  l’allĂ©gorie ou aux exemples historiques, bibliques ou mythologiques. LĂ , DamhoudĂšre et ses illustrateurs ont conçu un ensemble cohĂ©rent, parfois trĂšs original, oĂč textes et dessins se rĂ©pondent. Ces gravures ne peuvent Ă©videmment avoir valeur quantitative mais intĂ©ressent Ă  la fois l’histoire des reprĂ©sentations le dessinateur fait des choix, respecte certains tabous comme la reprĂ©sentation du sang ou des actes sexuels, choisit souvent des figures de criminels soldats et celle de la civilisation matĂ©rielle avec la reproduction d’armes, de costumes mais aussi d’attitudes dont certaines sont des stĂ©rĂ©otypes et d’autres semblent prises sur le vif. Notes 1 Extrait p. 108 du livre tirĂ© en 1897 de la meilleure des deux seules rĂ©ponses au concours lancĂ© par la SociĂ©tĂ© des Études historiques sur le fonctionnement des justices seigneuriales d’aprĂšs les documents d’archives » Combier, AmĂ©dĂ©e, Les Justices seigneuriales du bailliage de Vermandois sous l’Ancien RĂ©gime d’aprĂšs les documents inĂ©dits conservĂ©s au greffe du Tribunal civil de Laon et aux Archives dĂ©partementales de l’Aisne, Paris, A. Fontemoing, 1897, XV-160 p. Voir l’analyse de ce livre dans Cornu, Laetitia, et Follain, Antoine, Guide bibliographique. Justice seigneuriale et justice de proximitĂ© en France de la fin du Moyen Âge au dĂ©but du xixe siĂšcle », p. 393-427 dans Follain, Antoine dir., Les Justices de village. Administration et justice locales de la fin du Moyen Âge Ă  la RĂ©volution, Rennes, PUR, 2002, 430 p. 2 On pourrait d’ailleurs opposer Ă  la Saint-BarthĂ©lemy divers Ă©vĂšnements contemporains, comme le massacre des Italiens d’Aigues-Mortes 1893 ou les massacres de SĂ©tif 1945 et dans le registre judiciaire ordinaire la tuerie du Landreau 1913, l’affaire du curĂ© d’Uruffe 1956, les disparues de l’Yonne 1975-2000 ou cent autres cas, face auxquels il faut mĂ©diter l’avertissement dĂ©jĂ  donnĂ© par Combier en 1897 sur les cas exceptionnels » et l’hypothĂšse risquĂ©e d’une immoralitĂ© gĂ©nĂ©rale » cf. le texte mis en exergue. 3 Titre repris pour la deuxiĂšme partie du prĂ©sent livre Brutti, sporchi e cattivi titre original ou en français Affreux, sales et mĂ©chants, film italien rĂ©alisĂ© par Ettore Scola 1976. Il est malicieusement utilisĂ© sous cette forme Violents, sales et mĂ©chants » comme titre de la premiĂšre partie de Muchembled, Robert, L’invention de l’homme moderne. SensibilitĂ©s, mƓurs et comportements collectifs sous l’Ancien RĂ©gime, Paris, Fayard, 1988, 514 p. 4 Chaunu, Pierre, avant-propos Ă  l’article de Boutelet, Bernadette, Étude par sondage de la criminalitĂ© dans le bailliage de Pont-de-l’Arche xviie-xviiie siĂšcle. De la violence au vol. En marche vers l’escroquerie », Annales de Normandie, 1962, p. 235-262. 5 Elias, Norbert, La Civilisation des mƓurs, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1973, 342 p. 6 Weber, Max, Le Savant et le Politique 1919, prĂ©face de R. Aron et traduction par J. Freund, Paris, Plon, 1959, 230 p. 7 Billacois, François, Pour une enquĂȘte sur la criminalitĂ© dans la France d’Ancien RĂ©gime », Annales ESC, mars-avril 1967, p. 340-349. 8 Voir, pour un remarquable exemple de cette mĂ©thode exigeante, l’analyse du procĂšs Petermann dans le prĂ©sent livre Follain, Antoine, et alii, Étude du procĂšs fait Ă  Anthoine Petermann prĂ©venu d’homicide sur sa belle-fille en 1617 Ă  Sainte-Croix dans le val de LiĂšpvre ». 9 Dickinson, John A., L’activitĂ© judiciaire d’aprĂšs la procĂ©dure civile. Le bailliage de Falaise, 1668-1790 », Revue d’Histoire Ă©conomique et sociale, volume 54, 1976, p. 145-168, p. 145 pour la citation. 10 Garnot, BenoĂźt, Une illusion historiographique justice et criminalitĂ© au xviiie siĂšcle », Revue historique, no 570, avril-juin 1989, p. 361-379. 11 Voir dans le prĂ©sent livre Farcy, Jean-Claude, Statistique et histoire de la criminalitĂ© l’exemple de la violence dans la France du xixe siĂšcle ». Une Ă©valuation des sources et de la faisabilitĂ© de nouvelles statistiques est Ă  lire dans Follain, Antoine, et alii, Des amendes communes et arbitraires aux lettres de grĂące la violence dans le corpus lorrain aux xvie et xviie siĂšcles », avec la collaboration de Jean-Claude Diedler. 12 Eisner, Manuel, Long-term historical trends in violent crime », Crime and Justice. A Review of research, vol. XXX, 2003, p. 83-142. 13 Muchembled, Robert, Une histoire de la violence, Paris, Seuil, 2008, 498 p., spĂ©cialement le chapitre II Le spectaculaire dĂ©clin de la violence depuis sept siĂšcles », p. 55-76. 14 Robert Muchembled op. cit., p. 33-34 n’hĂ©site pas Ă  estimer que le taux d’homicide a Ă©tĂ© divisĂ© par 100, entre le xiiie siĂšcle et aujourd’hui. 15 Puisque l’on peut en conclure que les donnĂ©es des siĂšcles mĂ©diĂ©vaux sont des minima, dĂ©jĂ  trĂšs supĂ©rieurs aux donnĂ©es obtenues pour l’époque contemporaine oĂč l’emprise policiĂšre et judiciaire permet de penser que la non-connaissance d’un homicide est rare. 16 Voir au contraire le protocole de recherche utilisĂ© par Antoine Follain pour son sĂ©minaire Brutes impulsives ou paisibles bonshommes, les gens de l’époque moderne Ă©taient-ils violents ? » 2010-2011 qui a livrĂ© comme procĂšs pour homicide Ă  ses Ă©tudiants un cas qui les a d’abord embarrassĂ©s, car le coupable n’était conforme Ă  rien de ce qui Ă©tait attendu. 17 Sur ce sujet voir Revel, Jacques, L’histoire au ras du sol », prĂ©face Ă  l’ouvrage de Levi, Giovanni, Le Pouvoir au village, Histoire d’un exorciste dans le PiĂ©mont du xviie siĂšcle, Paris, Gallimard, 1989, XXXIII-230 p. 18 Bel exemple Ă©galement dans Garnot, BenoĂźt, Intime Conviction et erreur judiciaire ? Un magistrat assassin au xviie siĂšcle, Dijon, EUD, 2004, 160 p. 19 Dans ce livre Roussel, Diane, Force meurtres et assassinats » ? Mesures et formes de la violence ordinaire Ă  Paris au xvie siĂšcle ». 20 Les jurisconsultes de l’époque moderne disent les deux aussi graves. Voir un exemple d’apprĂ©ciation du crime dans Follain, Antoine, et Papillard, Carole-Anne, Figures du crime et de la violence au xvie siĂšcle les singuliĂšres gravures insĂ©rĂ©es dans la Praxis rerum criminalium de Josse de DamhoudĂšre ». 21 Leromain, Emilie, Les â€œĂ©tats des crimes dignes de mort ou de peines afflictives” une source sur la criminalitĂ© et l’activitĂ© des juridictions dans tout le royaume au xviiie siĂšcle ». Les rĂ©sultats statistiques sont conservĂ©s pour sa future thĂšse. 22 Je ne me lancerai pas ici dans une discussion sur les difficultĂ©s mĂ©thodologiques de la dĂ©mographie historique. 23 Sur ces questions mĂ©thodologiques, voir le dĂ©bat entre Monkonnen, Éric, New Standards for Historical Homicide Research », Crime, Histoire & et SociĂ©tĂ©s – Crime, History & Societies, 2001, no 2, p. 5-26, et Aubusson de Cavarlay, Bruno, Les limites intrinsĂšques du calcul de taux d’homicide. À propos des nouveaux standards proposĂ©s par E. Monkkonen », Crime, Histoire et SociĂ©tĂ©s/Crime, History, Societies, 2011, no 2, p. 27-32. 24 Lignereux, AurĂ©lien, La France rĂ©bellionnaire. Les rĂ©sistances contre la gendarmerie. 1800-1859, Rennes, PUR, 2008, 365 p. ; RĂ©gnard-Drouot, CĂ©line, Marseille la violente. CriminalitĂ©, industrialisation et sociĂ©tĂ©, 1851-1914, Rennes, PUR, 2009, 360 p. 25 Mauclair, Fabrice, Mesurer la violence interpersonnelle dans la France moderne xve-xviiie siĂšcle l’apport des archives des justices seigneuriales ». 26 Larguier, Gilbert, Violence meurtriĂšre et turbulence juvĂ©nile dans le Midi de la France faut-il rĂ©examiner le processus de civilisation des mƓurs ? ». 27 Delsalle, Paul, Il n’avoit point l’intention de l’occire les femmes et la violence Ă  travers les lettres de rĂ©mission dans le comtĂ© de Bourgogne Franche-ComtĂ© au dĂ©but du xviie siĂšcle ». 28 Follain, Antoine, et GĂ©rardin, Emmanuel, Fiction et rĂ©alitĂ©s dans les lettres de rĂ©mission du duc de Lorraine au dĂ©but du xviie siĂšcle ». 29 La sĂ©rie centralisĂ©e s’arrĂȘte en 1568 pour le royaume de France mais se poursuit plus longtemps par endroit. 30 D’oĂč les discussions pour connaĂźtre la rĂ©alitĂ© des moyens de vĂ©rification ou de contrĂŽle, par le parquet, les juridictions locales ou les victimes. 31 Mais ces instances de contrĂŽle attendaient-elles la vĂ©ritĂ© ou une vraisemblance qui justifie l’octroi de la lettre ? 32 L’espoir d’obtenir, par le croisement des sources, un Ă©tat complet des homicides dans l’Etat lorrain, formulĂ© par Antoine Follain dans ce volume, me semble quelque peu optimiste, mais on ne le saura qu’une fois l’expĂ©rimentation rĂ©alisĂ©e Follain, Antoine, et alii, Des amendes communes et arbitraires aux lettres de grĂące la violence dans le corpus lorrain aux xvie et xviie siĂšcles ». 33 Nassiet, Michel, La Violence, une histoire sociale, France xvie-xviiie siĂšcle, Seyssel, Champ-Vallon, 2011, 377 p.

Etde cette façon, j’aime tout. Non, je ne parlerai pas de la scĂšne entiĂšre, je pourrais finir avec un nouveau film si je le faisais, donc c’est seulement pour des films spĂ©cifiques au film Affreux et mĂ©chants , Regarder Affreux et mĂ©chants film complet. le titre : Affreux et mĂ©chants Date de sortie : [2017] popularitĂ© : 5.219 vote

S’il y a une qualitĂ© qu’on ne peut nier Ă  Ibrhaim Letaief c’est sa constance. En effet, l’Ɠuvre cinĂ©matographique de notre cher maestro tunisien se distingue invariablement par sa constance dans la mĂ©diocritĂ©. Alors que j’avais naĂŻvement cru qu’avec Cinecitta Letaief avait commis le navet absolu aussi bien en termes de rĂ©alisation que d’écriture, voilĂ  qu’il arrive Ă  se surpasser dans son nouvel opus intitulĂ© Hiz ya Wizz » en rĂ©alisant l’un des films les plus insipides que l’histoire cinĂ©matographique mondiale ait connu. Pour rĂ©sumer Ă  cotĂ© de Hiz ya Wizz » les inepties sur pellicule de l’égyptien Mohammed Hinidi sont des Ɠuvres aussi respectables que les films produits par le cinĂ©ma italien de la grande Ă©poque. D’ailleurs si j’évoque le cinĂ©ma italien ce n’est pas par hasard puisque notre maestro Letaief y puise beaucoup de son inspiration comme le dĂ©montre le titre français de son film Ă  savoir affreux cupide et stupide » qui rappelle celui de l’Ɠuvre magistrale d’Ettore Scola affreux, sales et mĂ©chants ». Cette touche italien se retrouve Ă©galement dans les costumes et les attitudes des personnages mais la comparaison s’arrĂȘte lĂ  car ce que n’a pas encore compris Ibrhaim Letaief, et vraisemblablement ne comprendra jamais, c’est qu’il ne suffit pas de compiler une sĂ©rie de clichĂ©s tirĂ©s de ses souvenirs de cinĂ©phile pour appeler cela un film. Ibrhaim Letaief s’entĂȘte Ă  rĂ©aliser des films sans scĂ©nario Ă  moins qu’il ne s’agisse lĂ  d’un nouvel exercice cinĂ©matographique qui s’inscrit dans la continuitĂ© du cinĂ©ma d’art et d’essai et dans ce cas Letaief devrait par honnĂȘtetĂ© intellectuelle le dire aux spectateurs avant qu’ils achĂštent leur billet. A l’instar des affiches indiquant que tel film est interdit aux moins de 18 ans, l’affiche de Hiz ya Wizz » devrait annoncer clairement qu’il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© sans scĂ©nario. Quant Ă  la mise en scĂ©ne, elle a pour mĂ©rite d’ĂȘtre assortie Ă  l’histoire du film du point de vue de sa superficialitĂ© et de son amateurisme. Ibrhaim Letaief multiplie sans raison les plans serrĂ©s quand il n’essaye pas vainement de booster l’action du film par des mouvements saccadĂ©s de camĂ©ra qui ne servent qu’à accentuer la confusion gĂ©nĂ©rale. Je ne m’attarderai pas sur le montage en hachoir du film il suffit de dire que dans une des scĂšnes le hĂ©ros et sa complice montent dans une voiture la nuit et dans le plan suivant ils arrivent Ă  leur destination en plein jour sans aucune autre forme d’explication. Cette Ɠuvre cinĂ©matographique d’anthologie est servie par une brochette d’acteurs tunisiens aussi mauvais les uns que les autres tout d’abord le hĂ©ros principal campĂ© par Ahmed Hefiane, cet acteur qu’on avait connu excellent il y a quelques annĂ©es dans le film poupĂ©es d’argile de Nouri Bouzid, n’en finit pas de brader son talent espĂ©rons pour lui que cela est dĂ» uniquement Ă  des considĂ©rations retrouve Ă©galement Foued Litayem qui joue le personnage d’un petit escroc sans scrupules et qui tout au long du film ne se lasse pas de faire des grimaces aussi stupides et inutiles que celles d’un clown sous-payĂ© invitĂ© pour animer la cĂ©rĂ©monie de remise des diplĂŽmes d’une Ă©cole Maalej autre handicapĂ©e du talent, interprĂšte le rĂŽle d’un Elvis d’opĂ©rette dont la prĂ©sence est inexplicable du dĂ©but Ă  la fin du film. D’ailleurs je soupçonne Ibrhaim Letaief d’avoir ajoutĂ© ce personnage uniquement comme prĂ©texte pour pouvoir passer les chansons du King. Letaief a mĂȘme convaincu Fatma Ben Saiden de jouer un petit rĂŽle dans son navet intĂ©gral. Comme quoi mĂȘme une longue expĂ©rience cinĂ©matographique ne vous prĂ©munit pas contre des choix dĂ©sastreux mais pour la dĂ©fense de Fatma Ben Saiden je dirai que les bons films tunisiens sont tellement rares qu’on ne peut pas en vouloir Ă  certains de nos meilleurs acteurs de se fourvoyer dans de telles aventures avoir vu le film de Letaief, je me suis dit qu’en ces temps de crise Ă©conomique et d’austĂ©ritĂ©, les restrictions budgĂ©taires devraient en prioritĂ© toucher les subventions octroyĂ©es par le ministĂšre de la culture au cinĂ©ma afin de limiter autant que possible les manifestations du gĂ©nie cinĂ©matographique tunisien.
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